Quelles différences entre ostéopathie et kinésithérapie ?

Beaucoup de monde a du mal à faire la distinction entre ostéopathie et kinésithérapie, et nombreux sont les patients qui me demandent la différence entre ces deux thérapies. Et pourtant, que ce soit au niveau de la formation comme de la pratique, ces métiers n’ont rien à voir !

Pour commencer, une des principales différences réside dans l’outil de travail. En effet, l’ostéopathe travaille exclusivement avec ses mains, contrairement au kinésithérapeute qui va pouvoir alterner entre techniques manuelles, ultrasons, vélos, poids, ballons…

Bien que la finalité de ces deux thérapies soit le bien-être du patient, chacune va employer des façons de procéder divergentes. Là où l’ostéopathie va essentiellement chercher à restaurer de la mobilité par des manipulations articulaires ou tissulaires, la kinésithérapie va plutôt chercher le relâchement des muscles trop contractés et le renforcement des muscles trop faibles afin de trouver un équilibre de tonicité. Pour mieux comprendre, un bon exemple pourrait être la prise en charge d’une entorse de cheville. Après une entorse, il est bon de faire des séances de kinésithérapie afin de renforcer les muscles autour de la cheville et de travailler la proprioception afin d’éviter une récidive. Par contre si la cheville reste douloureuse ou gênante, c’est qu’il y a très probablement des blocages au niveau de la cheville ou du pied qui mériteraient alors l’intervention d’un ostéopathe afin de restaurer toute la mobilité dans la zone (et aussi en parallèle éviter que le reste du corps compense et déclenche d’autres douleurs au niveau du bassin ou des lombaires par exemple). En fonction du motif de consultation il est donc parfois pertinent de consulter un kiné, un ostéo, ou parfois les deux.

Une autre différence réside dans les modalités de prise de rendez-vous. En effet, l’ostéopathie est une médecine de 1ère intention. C’est-à-dire que l’on peut venir consulter directement un ostéopathe sans savoir à passer par un médecin au préalable. Pour la kinésithérapie, bien que l’on puisse prendre également directement rendez-vous, la plupart du temps cela se fait sur ordonnance du médecin (ce qui permet une prise en charge par la sécurité sociale).

Cette organisation engendre d’autres divergences dans la prise en charge d’un patient, notamment en terme de liberté. Les séances de kinésithérapie étant prescrites par le médecin, le travail du praticien va donc dépendre de cette prescription. Si le médecin définit d’emblée le type de soins dont a besoin le patient ainsi que le nombre de séances, la marge de manœuvre du praticien sera restreinte d’emblée. Si au contraire le médecin laisse le kinésithérapeute libre dans le choix du traitement et du nombre de séances nécessaires, celui-ci pourra plus facilement ajuster sa pratique en fonction de l’évolution du patient. L’ostéopathe ne rencontre pas cette contrainte car étant une médecine de 1ère intention, c’est à chaque fois lui qui décidera de la forme et de la durée du traitement afin qu’il soit le plus adapté possible.

La formation pour ces deux métiers diffère également. En France, un kinésithérapeute est généralement passé par quelques années de prépa, puis passe un concours afin d’intégrer une école de kinésithérapie pour une durée de 3 ans. Depuis peu ce cursus a légèrement changé puisque dorénavant les futurs kinésithérapeutes doivent faire la 1ère année de médecine ou de Staps, pour ensuite rentrer en école de kiné pour une durée qui est passée de 3 à 4 ans. Pour être ostéopathe, il faut suivre un cursus de 5 ans dans une école d’ostéopathie. Ces écoles étant uniquement des écoles privées, chacune possède ses critères de recrutement. Généralement le candidat doit avoir un dossier scolaire correct, faire preuve de motivation lors d’un entretien, et parfois passer quelques tests de culture générales. Dans les deux cas il faut donc faire un bac +5, mais le parcours n’est pas le même.

Au vu de tout ce qui a été dit précédemment, on comprend donc que l’ostéopathie et la kinésithérapie n’ont donc pas la même approche du patient et n’utilisent pas les mêmes outils. Ces sont toutefois deux thérapies parfaitement complémentaires, qui peuvent vraiment renforcer l’efficacité l’une de l’autre dans pleins de situations.