Les mécanismes de la douleur

« Vos douleurs c’est dans votre tête ». Cette phrase que vous avez déjà peut-être entendue et qui est souvent connoté négativement est en fait assez exacte. En effet, la douleur est en réalité un message émis par le cerveau comme un signal de danger. C’est donc bien dans la tête que cela se passe, mais jamais sans raisons. Explications.

Lorsqu’un stimulus nous parvient, par exemple une écharde dans le doigt, les terminaisons nerveuses de la zone en question s’activent. De là (dans notre exemple le doigt) part l’information qui se propage le long de nerfs jusqu’à la moelle épinière, puis remonte pour enfin atteindre le cerveau.mécanisme douleur

Le cerveau centralise en permanence tout un tas d’informations qui lui parviennent de l’ensemble du corps et de l’environnement, tout en tenant compte également des différents antécédents que l’on peut avoir eu, de l’expérience, et du contexte psycho-social. Si le niveau de danger de ces informations atteint un certain seuil, alors le système nerveux nous alerte en déclenchant une réponse adaptée. Cela peut être par exemple une augmentation de la fréquence cardiaque, une sudation, une montée d’adrénaline… ou encore une douleur comme dans le cas d’une écharde.

Le niveau de douleur dépend du niveau de danger face auquel le cerveau pense être confronté. Plus le danger sera juger important et plus la réponse douloureuse sera ressentie. La tolérance à la douleur varie donc en fonction de chaque individu notamment car, comme nous l’avons dit précédemment, elle repose sur les expériences et l’environnement propre à chacun.

 

Ainsi, la douleur qui est généralement vue et vécue comme quelque chose d’extrêmement négatif, est en réalité un aspect fondamental de notre fonctionnement et est essentielle à la vie. Elle permet à notre organisme de réagir et de se protéger si besoin, et nous pose des limites afin de garantir notre bien-être.

Il arrive cependant que la douleur ne soit plus bénéfique, comme par exemple dans le cas des douleurs chroniques où ce mécanisme d’alarme n’est plus justifié, et où au contraire elle entraine bien souvent fatigue et dépression. Il est alors possible qu’une sensibilisation centrale se mette en place. Cette sensibilisation centrale est un mécanisme qui survient lorsque notre cerveau se retrouve à devoir traiter des informations douloureuses en trop grande quantité ou sur une trop longue période. Face à cela, le seuil de douleur peut avoir tendance à s’abaisser, ce qui rend des stimuli normalement non-douloureux douloureux (par exemple le frottement d’un vêtement). Dans ces cas-là, une prise en charge pluridisciplinaire afin de gérer tous les aspects de la douleur est souvent la clef.